Prévenir et Traiter les Douleurs et Blessures du Skieur : Guide Complet
Le ski, activité extérieure passionnante, peut malheureusement être source de douleurs et de blessures. Plus de 50 000 incidents ont été recensés lors de la saison 2022/2023 (Source SNOSM). Certaines de ces blessures résultent d'une pratique intensive ou d'un manque de préparation. D'autres sont de nature traumatique, directe ou indirecte. Dans cet article, nous explorerons ces différentes pathologies et discuterons des meilleures pratiques pour traiter les douleurs et blessures du skieur. Nous mettrons l'accent sur l'utilisation d'appareils spécialisés, notamment l'électrostimulation. Nous parlerons également de prévention de blessures.
1. Traumatisme Indirect : Surmonter la Sur-Activité
Les douleurs musculaires, courbatures et contractures peuvent résulter d'une sur-activité. Les zones les plus touchées en ski sont les mollets et les cuisses. Ainsi, privilégiez la prévention en adaptant votre niveau de pratique et en traitant rapidement ces douleurs par : la thermothérapie, le massage, et surtout l'électrothérapie. Les sportifs de haut niveau utilisent des protocoles de récupération. Vous pouvez également bénéficier de techniques comme les chaussettes de contention, les pistolets de massage, et l'électrothérapie à domicile.
Ces douleurs peuvent se résumer simplement de la manière suivante :
Les zones affectées en ski :
En ski de fond, le haut du corps est sollicité. Mais les principales zones (quel que soit le type de ski) restent les mollets (triceps sural) ou la cuisse (quadriceps).
Comment traiter ces douleurs du skieur ?
Comme détaillé dans un précédent article, la prévention et l’adaptation au niveau de pratique restent le meilleur moyen d’éviter les douleurs. Si elles surviennent, elles devront être traitées localement par la thermothérapie (chaleur), un pistolet de massage, et surtout l’électrothérapie. Cela pourra vous éviter de faire appel à un praticien pour des massages.
Comment utiliser au mieux toutes ces techniques ?
Sachez que les athlètes de haut-niveau en ski utilisent des protocoles de récupération qui se succèdent et se potentialisent. Hormis le massage par un kiné, toutes les autres techniques peuvent être mises en place chez vous.
Déjà, ne négligez pas les chaussettes de contention. En comprimant les mollets, elles facilitent le retour veineux et donc l’élimination des toxines responsables de la fatigue musculaire (lactate sanguin). Idéalement, elles doivent être mise pendant l’effort et gardées par la suite. 24 à 48 h post-exercices sont nécessaires pour une efficacité maximale (Armstrong et al. - 2015).
Le pistolet de massage - surtout préconisé sur les contractures - doit être utilisé avec un mouvement de bas en haut en suivant le muscle dans sa longueur. Il est conseillé d'insister sur le vaste interne et près du genou pour la cuisse et au niveau du muscle soléaire (milieu du mollet).
De même, l’électrostimulation s’utilise depuis plus de 35 ans pour récupérer. Les programmes ayant évolués, ils sont de plus en plus performants et ciblés en fonction des efforts effectués (entrainement ou compétition).
2. Traumatisme Direct et Principales Blessures du Skieur
- Rachis :
Le problème de surcharge se situe surtout au niveau de la zone transitionnelle entre une partie mobile (dorsale) et une partie « non mobile » en rotation (selon Maigne). Les jeunes en croissance sont particulièrement exposés aux douleurs du rachis. Elles se situent le plus souvent au niveau de la charnière dorso-lombaire par excès de contrainte. Elles sont liées à une mauvaise préparation, un matériel non adapté, une surcharge d’entrainement, etc. On retrouve des lombalgies d’origine discale, des algies radiculaires ou des pathologies traumatiques.
Traitement : l’association de plusieurs techniques sont à conseiller :
- Traiter les dérangement inter-vertébraux (par l’ostéopathe) grâce à des technique de sédation rapide par manipulation vertébrale (B. Morel)
- Décontracter, assouplir (rôle du kiné), voir immobiliser par des ceintures conseillées par votre thérapeute,
- Auto-étirements, proprioception ou renforcement par électrothérapie de la zone. Il existe aussi des ceintures permettant un placement des électrodes plus facilement.
- Membres Supérieurs :
Épaule, poignet, et entorse du pouce sont des problèmes fréquents. La principale pathologie, après l’entorse du genou, est l’entorse du pouce. Concernant l’épaule, les lésions de la coiffe des rotateurs (24%) et les luxations gleno-humérales antérieurs (22%) ou acromio-claviculaires (20%) surviennent préférentiellement chez les snowboardeurs ou les débutants.
Le traitement de l’entorse du pouce simple ou la fracture non-déplacée (laxité inférieure à 35°) se traitera orthopédiquement par mise en place d’un gantelet. Dans un second temps, le kiné mobilisera votre articulation et vous demandera des exercices guidés afin d’éviter les adhérences entre l’aponévrose et le ligament lésé. Dans le cas d’entorse grave, l’option chirurgicale sera privilégiée. Souvent sur ce type de lésion, les pièces osseuses, ligamentaires et musculaires sus-jacente subissent des lésions sous forme de blocage (pour les articulations), sous forme de distension (ligamentaires) ou musculaire (contractures, tensions).
Pour l’épaule, qui est une articulation très complexe car maintenu uniquement par le système musculosquelettique, les lésions de type 1 ou 2 seront traitées par immobilisation (attelles) et prise en charge kinésithérapique précoce.
Dans tous les cas, l’auto-rééducation avec des exercices proposés par votre kiné accélèreront le retour au ski.
Renforcer les muscles qui sont défaillants reste l’objectif principal afin d’éviter aussi des récidivent. Utiliser un appareil d’électrostimulation en ciblant la fonction énergétique de chaque muscle sera un apport non négligeable.
- Membres Inférieurs :
Les blessures du membre inférieur, correspondent pour plus de 50% des accidents de ski. Elles se répartissent sur le genou pour 38%, et le reste au niveau de la cheville ou des autres articulations.
En numéro 1 : la rupture des ligaments du genou (principalement le ligament croisé antérieur mais aussi le croisé postérieur ou les ligaments latéraux) sont regroupés sous la bannière d’entorses du genou. Ne cherchez pas des chutes importantes. Parfois une simple flexion complète en attendant le télésiège ou une rotation perturbée déclenche ces ruptures. Le skieur ressent un craquement puis une sensation de genou qui lâche avec un œdème qui apparait rapidement.
Dans le traitement d’une entorse de genou ou de la cheville (hormis si l’on doit passer directement par la chirurgie) la prise en charge doit être immédiate par le kiné (sur prescription médicale) afin de limiter l’œdème et faire baisser la douleur induite. Il utilisera plusieurs méthodes comme le drainage, la mobilisation douce et pourra s’aider du laser, des appareils de compression, des bandes de tape etc…
Dans les phases suivantes, il vous guidera sur des exercices pour gagner de la mobilité, de la force et de la proprioception afin de retrouver une articulation parfaitement opérationnelle. Enfin la dernière phase appelée réathlétisation pourra se faire chez le kiné ou un préparateur physique, elle vous permettra de reprendre le ski dans des conditions de sécurité maximale. On peut, là aussi, s’appuyer sur l’électrostimulation couplée aux exercices de rééducation. Notamment pour prévenir les récidives d’entorse de cheville : PRÉVENIR LA RÉCIDIVE D'ENTORSE DE CHEVILLE | Compex.
- Pathologies Musculaires :
On les retrouve principalement lors de la pratique du ski de fond. Elles concernent pour une grande majorité les membres inférieurs ou les paravertébraux au niveau du rachis lombaire (sur un « pas de recul » en style classique). Mais de plus en plus apparaissent des pathologies inflammatoires (tendinopathie d’Achille, patellaires, du coude) lors de la préparation estivale même pour les skieurs amateurs. Une pathologie de plus en plus fréquente concerne le syndrome chronique de loge antéro-externe de jambe. Elle se caractérise par une douleur sur la face externe du tibia (conflit entre le muscle et sa loge) causée par une augmentation de la pression intra-tissulaire dans un compartiment musculaire.
Que faire dès les premiers symptômes ? Consulter un médecin pour poser le diagnostic puis se diriger chez l’ostéopathe afin de revoir l’équilibre général du corps, puis chez le kiné afin de traiter l’inflammation et construire une reprise progressive. En fonction de la zone, une visite chez un podologue vous permettra de maintenir un schéma corporel équilibré et éviter les récidives. Le syndrome des loges est une pathologie qui réagit très bien au traitement avec un appareil d’électrostimulation.
Toutes les tendinopathies peuvent soulagées efficacement à l’aide de l’électrostimulation : Traiter les tendinopathies avec l'électrostimulation | Compex
- Les commotions cérébrales :
Le port du casque n'élimine pas le risque de commotions cérébrales. Ils représentent plus de 4% des accidents sur piste lors des collisions. La qualité des pistes qui ne cessent de s’améliorer sont propices à la vitesse.
La commotion qui est provoquée par des mouvements de décélération projetant le cerveau contre la paroi osseuse. Elle peut entrainer de multiples troubles comme vertiges, troubles de l’équilibre, … qui doivent être diagnostiqués. Ces symptômes demandent du repos complet (au moins 48 h). La reprise se fera graduellement en restant sous le seuil de fatigue. Si les symptômes persistent une rééducation spécifique de thérapie visuelle, cognitives et vestibulaire sera engagée. L’ostéopathe pourra intervenir, sous contrôle du médecin, pour vérifier la zone cervicale.
3. Conclusion : Restez Prudent et Bien Équipé pour éviter les blessures
Douleurs et blessures sont souvent exacerbées par le froid. Hydratez-vous, échauffez-vous correctement, et adaptez votre pratique à votre niveau. L'utilisation d'appareils spécialisés, notamment l'électrothérapie, peut prévenir ou accélérer la guérison, bénéficiant à tous, du skieur amateur au professionnel. Restez informé, préparé et profitez pleinement de votre expérience de ski.
Bibliographie :
« Bilan accidentologie en ski 2022/2023 » - Système National d’Observation de la Sécurité en Montagne
« Compression socks and functional recovery following marathon running. A randomized controlled trial » - 2015 – Amstrong and Al.
« Prévention des blessures chez le skieur alpin de compétition âgé de 14 à 19 ans : revue systématique de la littérature » - 2021 - C. Prince, P. Samozino, P. Edouard
« Epidémiologie des accidents de ski alpin en équipe de France : étude rétrospective de 1994 à 2011 » - 2012 - Laure Crestani
« Étude de la dystrophie rachidienne de croissance en imagerie EOS et de ses facteurs associés chez 97 jeunes skieurs de haut niveau » - 2018 - Victor Cubillé
« Traumatologie du sport » - 2004 – R-G Danowski et J-C Chanussot
« Médecine du ski » - 2022 – M-P Rousseaux-Blanchi
« Alpine skiing injuries in Finland - a two-year retrospective study based on a questionnaire among Ski racers » - 2014 - Stenroos AJ, Handolin
« Caractéristiques du syndrome chronique de loge antéro-externe de jambe chez les skieurs nordiques de haut niveau » - 2016 - Nadège Calvelli
« Déchirure des ischio-jambiers et réathlétisation post-traumatique » - 2020 – Dr. P. Bacquaert et A. Passeri
« Exercice musculaire excentrique » - J-L Croisier et P. Codine
« Urgences en médecine du sport » - J-B O’Byrne et B-M Devitt
« Douleurs d’origine vertébrale » - R. Maigne
« Guide pratique de traumatologie » J. Barsotti – J. Cancel – C. Robert
La douleur est un signe qu’il ne faut pas négliger. Si cette dernière est prononcée et/ou perdure trop longtemps, il est conseillé de consulter un médecin.
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