Le syndrome du canal carpien est une affection fréquente causant des douleurs, engourdissements et fourmillements dans la main et les doigts. Cette compression du nerf médian au niveau du poignet peut devenir invalidante si elle n'est pas prise en charge. Quels sont les différents traitements pour soulager rapidement la douleur liée au canal carpien et éviter les complications ? Voici les options thérapeutiques, de la plus simple à la plus complexe.

canal carpien et électrostimulation

Qu'est-ce que le syndrome du canal carpien ?

Le syndrome du canal carpien est causé par une compression du nerf médian au niveau du poignet, dans un espace anatomique appelé canal carpien. Ce nerf innerve la face palmaire de la main et la face antérieure des doigts, à l'exception du petit doigt.

Les symptômes classiques sont des douleurs, engourdissements et fourmillements dans la main, prédominant souvent dans les 3 premiers doigts et le pouce. Ils surviennent surtout la nuit ou lors de certains gestes répétitifs comme la conduite ou le sommeil avec la main fléchie.

Si la compression nerveuse persiste, une faiblesse et une atrophie des muscles de l'éminence thénar (base du pouce) peuvent apparaître. C'est pourquoi il est important de consulter rapidement en cas de symptômes pour éviter les complications.

Quelles sont les causes du syndrome du canal carpien ?

Les causes les plus fréquentes sont :

  • Une hypertrophie des tendons fléchisseurs des doigts, souvent liée à des mouvements répétitifs au travail ou lors d'activités sportives.
  • Un œdème ou un épanchement liquidien dans le canal carpien, par exemple lors d'une grossesse ou d'un hypothyroïdisme.
  • Un traumatisme du poignet (fracture, entorse) pouvant entraîner un gonflement et une inflammation.
  • Certaines pathologies comme le diabète, la polyarthrite rhumatoïde ou l'acromégalie qui fragilisent les nerfs.

Dans de rares cas, la cause reste inconnue (forme idiopathique). Les femmes sont plus touchées que les hommes, surtout entre 40 et 60 ans.

Quels sont les traitements du syndrome du canal carpien ?

Le traitement vise à soulager les symptômes, réduire la compression nerveuse et prévenir les complications. Il est adapté en fonction de la sévérité des symptômes et de leur durée d'évolution. Voici les différentes options thérapeutiques, de la plus simple à la plus complexe :

Traitement médical

  • Port d'une attelle de repos la nuit pour maintenir le poignet en position neutre et éviter la flexion.
  • Prise d'antidouleurs de type paracétamol ou anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) sur une courte durée.
  • Séance de TENS pour soulager localement la douleur liée au canal carpien
  • Infiltration locale de corticoïdes dans le canal carpien pour réduire l'inflammation et la douleur.

Rééducation

  • Séances de kinésithérapie pour étirer et assouplir les tendons fléchisseurs, masser la région et renforcer les muscles de l'avant-bras.
  • Port d'une orthèse de repos la nuit, éventuellement complétée d'une orthèse de travail pour les activités douloureuses.
  • Conseils d'ergonomie au travail pour adapter le poste et les gestes.

Chirurgie

  • Intervention chirurgicale (libération du canal carpien) si les traitements médicaux et rééducatifs ont échoué après 3 à 6 mois.
  • Réalisée sous anesthésie locale ou locorégionale, elle consiste à sectionner le ligament transverse du carpe pour agrandir le canal et libérer le nerf médian.
  • Permet de soulager rapidement les symptômes dans 85 à 90% des cas, avec un taux de complications faible (5 à 10%).

Comment choisir le traitement adapté ?

Le choix du traitement dépend de plusieurs facteurs :

  • Sévérité des symptômes : plus ils sont intenses et invalidants, plus le traitement sera agressif. (la douleur liée au canal carpien diffère d'une personne à une autre)
  • Durée d'évolution : plus le syndrome est ancien, plus le risque de lésions nerveuses est élevé.
  • Étiologie : si une cause sous-jacente est identifiée (grossesse, polyarthrite...), elle doit être traitée en parallèle.
  • Activité professionnelle et sportive : certains métiers manuels nécessitent une chirurgie plus précoce.

En règle générale, on débute par un traitement médical et rééducatif pendant 3 à 6 mois. Si les symptômes persistent ou s'aggravent, une chirurgie est alors proposée.

Quels sont les résultats des différents traitements ?

Les résultats dépendent de la sévérité initiale et de la durée d'évolution du syndrome. En cas de traitement précoce, les résultats sont généralement bons :

  • Traitement médical et rééducatif : soulagement des symptômes dans 70 à 90% des cas, mais risque de récidive élevé si l'activité douloureuse est reprise.
  • Infiltration locale de corticoïdes : soulagement dans 50 à 80% des cas, mais effet transitoire nécessitant parfois plusieurs injections.
  • Chirurgie : soulagement dans 85 à 95% des cas, avec un taux de complications faible (5 à 10%) et une reprise du travail en 2 à 6 semaines.

En cas de diagnostic tardif, avec atrophie musculaire et lésions nerveuses, les résultats sont moins bons, même après chirurgie. C'est pourquoi il est important de consulter rapidement en cas de symptômes pour éviter les complications.

Comment prévenir le syndrome du canal carpien ?

Quelques gestes simples permettent de prévenir l'apparition ou la récidive du syndrome du canal carpien :

  • Adapter son poste de travail pour limiter les mouvements répétitifs et les vibrations.
  • Faire des pauses régulières et bouger les doigts et le poignet pour favoriser la circulation sanguine.
  • Pratiquer des exercices d'étirement et de renforcement des muscles de l'avant-bras. L’électrostimulation peut vous aider dans cette pratique. Vous pouvez réaliser des programmes d’endurance ou de résistance sur les avant-bras en positionnant les électrodes comme cela :
  • Perdre du poids en cas de surpoids, qui augmente la pression dans le canal carpien.
  • Traiter rapidement les traumatismes du poignet pour éviter les séquelles inflammatoires.

En cas de symptômes persistants malgré ces mesures, n'hésitez pas à consulter un médecin pour un diagnostic et une prise en charge adaptée. Avec un traitement précoce, la guérison est généralement complète et durable.

Références

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